Œufs et larves émergentes de Sirex noctilio, La barre d'échelle noire en bas de l'image représente 1mm.Crédit : Elmarie van der Merwe

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Quelques chercheurs à l'université de Pretoria ont découvert un nouveau moyen d'accélérer les enquêtes génétiques de la guêpe de bois Sirex, une espèce envahissante qui s'attaque aux plantations de pins et menace l'industrie forestière sud-africaine.

Ils ont trouvé un moyen d'activer les œufs de ces guêpes en les pressant à la main afin de produire un plus grand nombre pour étudier leurs gènes. Cette méthode, décrite dans la revue Insects, ouvre des perspectives de recherche sur la physiologie, l'écologie, les symbioses et la génétique de Sirex noctilio, ce qui pourrait déboucher sur de nouvelles stratégies de lutte contre les ravageurs.

La chercheuse principale, Gudrun Dittrich-Schroder, et son équipe ont réalisé cette percée en activant mécaniquement les œufs de Sirex noctilio, en les pressant pour les préparer à l'éclosion. Le parcours de Mme Dittrich-Schroder dans la recherche sur Sirex noctilio découle d'une mission plus large visant à développer des stratégies génétiques de lutte contre les ravageurs.

"Pour créer ces individus transformés, il faut injecter le CRISPR-Cas9 avec l'ARN guide dans les œufs pour cibler le gène voulu", explique Mme Dittrich-Schroder.

"Nous devons avoir accès à un grand nombre d'œufs, car le taux de réussite des micro-injections est inférieur à 10 %. L'édition de gènes CRISPR/Cas-9 s'inspire de l'immunité acquise chez les procaryotes et se compose de deux éléments : l'ARN guide utilisé pour localiser (lier) l'ADN cible à éditer et Cas-9, une protéine qui coupe essentiellement l'ADN à l'endroit identifié par l'ARN guide.

Ils ont utilisé une technique de compression à double glissière, une méthode rapide et efficace ne nécessitant pas d'équipement spécialisé. Cette approche s'est avérée déterminante pour l'activation des œufs de Sirex noctilio, marquant la première tentative réussie de disséquer et d'activer les œufs ex vivo.

L'équipe a collecté des troncs d'arbres contenant des guêpes du Cap d’Ouest et de Mpumalanga, a attendu que les femelles émergent, a retiré les œufs et les a activés à l'aide de sa nouvelle technique.

"Nous étions comme des mères. Nous surveillions ces œufs pour voir leur développement, nous les examinions au microscope chaque jour, et c'était vraiment très excitant parce que cela n'avait jamais été fait auparavant et donnait l’impression que c’est un moyen trop simple pour que cela fonctionne".