Juliet Addo, directrice de l'engagement des patients et des universitaires, et responsable de l'Africa Open Lab. Crédit : Tom Whipps Photography Ltd

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Selon Juliet Addo, directrice de l'Engagement Académique pour la Santé Mondiale et responsable de l'Africa Open Lab, la recherche en début de carrière, qui constitue une partie essentielle et substantielle de l'écosystème scientifique africain, doit être davantage soutenue et renforcée.

Elle décrit une "lacune" dans la recherche en début de carrière et la nécessité de former les leaders de demain afin de garantir un plan de succession et une durabilité pour la recherche africaine.

Les options de soutien actuelles pour les scientifiques en début de carrière comprennent des subventions, des bourses, des aides au voyage et des initiatives d'échange, mais ces possibilités ne sont accessibles qu'à une infime partie des scientifiques en début de carrière dans quelques institutions du continent, explique Mme Addo à Nature Africa.

Selon elle, les politiques des organisations à l'origine de ces initiatives de soutien, qui concentrent les ressources dans quelques institutions réputées sélectionnées, pourraient être liées à cette répartition inégale.

Les initiatives qui vont à l'encontre de cette tendance, comme l'Open Lab, ont permis d'identifier des talents qui ont intégré des universités ou des institutions qui "n'étaient pas ce qu’on appelle des grandes institutions ", dit-elle. Et les bénéficiaires ont aussi, par la suite, soutenu d'autres personnes ou contribué à la constitution de leurs équipes.

Selon Mme Addo, l'écosystème scientifique du continent peut bénéficier des enseignements tirés de la pandémie de COVID-19, qui a vu les laboratoires et les acteurs scientifiques africains travailler ensemble pour partager leur expertise, leurs laboratoires, leurs réactifs, leurs informations et leur expérience sur la manière de collecter des données sur l'épidémiologie et de gérer les urgences de santé publique. Cet effort de collaboration, ce partenariat et cette abnégation dans la recherche seraient particulièrement bénéfiques pour les laboratoires de la région qui sont moins bien équipés. "Il s'agit de savoir comment nous gérons les potentiels, les installations potentielles des différentes régions, ensemble pour faire avancer notre science", a ajouté M. Addo.

Dans cette perspective, il est nécessaire que l'écosystème scientifique du continent identifie, hiérarchise et réponde de manière holistique aux principaux besoins locaux. Selon M. Addo, les organisations donatrices travaillant dans l'écosystème scientifique africain devraient disposer de conseils consultatifs scientifiques composés d'experts africains, qui peuvent contribuer à garantir que les projets sont définis par le contexte local et non par une organisation externe.